Début du 18ème siècle … Rome entre en conflit
avec l’église d’Utrecht. Pour faire bref, disons que
le chapitre cathédral d’Utrecht avait le privilège
d’élire son archevêque et d’en informer Rome par la
suite, et que Rome a voulu prendre le pouvoir. D’où
conflit. De ce fait, à la mort de l’archevêque
Petrus Codde, le siège archiépiscopal d’Utrecht est
resté vacant de 1710 à 1723 … jusqu’au jour où,
lassés de ne recevoir de Rome aucune réponse malgré
de nombreuses tentatives de conciliation, l’église
d’Utrecht élit son nouvel archevêque en la personne
de Cornelis Steenoven qui fut consacré le 15 octobre
1724 par un évêque français, Mgr Dominique Marie
Varlet. Le pape Benoit XIII répondit par une bulle
très sévère et excommunia le nouvel archevêque. La
rupture était consommée. L’église catholique
d’Utrecht, indépendante de Rome, était née.
1870 –
1871.Le premier concile du Vatican – malgré
l’opposition d’un nombre important d’évêques, en
particulier français et allemands (au moment du
vote, ils étaient retournés chez eux) – définit les
dogmes de l’infaillibilité du pape et de sa
suprématie sur toutes les églises. « Inacceptable »
… répondirent un certain nombre de théologiens
allemands et suisses – au nom de l’autonomie des
églises locales. « Rien dans l’Ecriture ne permet
d’affirmer une chose pareille. » Sommés par Rome de
se rétracter (ce qu’en conscience, ils ne pouvaient
faire ! !) ils furent très rapidement excommuniés.
Chassés de l’église qu’ils aimaient, ils furent
contraints de s’organiser : ils créèrent leurs
propres paroisses, élirent leurs propres évêques
(qui furent consacrés par les évêques de l’église
d’Utrecht) et se rapprochèrent tout naturellement de
l’église d’Utrecht.
Le 24 novembre 1889 fut créée l’Union Catholique
Internationale d’Utrecht qui fédérait les églises
catholiques nationales indépendantes de Suisse,
d’Allemagne et des Pays-Bas. L’église vieille
catholique était née. Par la suite, d’autres églises
nationales indépendantes se joignirent à cette Union
d’Utrecht.
Voir : « Textes
Fondateurs » : La
déclaration d’Utrecht du 24 septembre 1889
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La communauté vieille
catholique d'Alsace fait partie de la « Mission de
France » dont le siège est à Paris.
Fin du 19ème
siècle – début du 20ème. L’Alsace
était alors allemande. Des fonctionnaires et des
travailleurs allemands s’étaient établis à
Strasbourg et dans les environs : parmi eux un
certain nombre de vieux catholiques.
Dès 1896, le curé d’Offenbourg venait célébrer la
messe à Strasbourg pour les vieux catholiques du
Land d’Alsace, mais ce n’est qu’en septembre 1909
que la paroisse fut officiellement constituée. Elle
regroupait, non seulement des gens de Strasbourg,
mais des vieux catholiques de toute la région, de
Metz à Colmar en passant par Sarrebourg, Benfeld et
Sélestat. Cette paroisse tomba en déshérence après
1918 lorsque l’Alsace redevint française. Les
fonctionnaires de l’administration allemande
repassèrent le Rhin ; il est cependant fort probable
que d’autres membres de cette paroisse, qui
n’étaient pas fonctionnaires, soient restés en
Alsace ; mais la communauté ne se réunissant plus,
ils se sont évanouis dans la nature.
1er avril
1984.
Autour de l’abbé Jean-Claude Mokry – actuellement
curé de Genève – se constitue l’actuelle « Communauté
vieille catholique en Alsace » Au départ 3 familles
en font partie : la famille Mokry qui habitait
Colmar à l’époque, la famille Schönherr de Beinheim
et la famille Grab de Marienthal. Ce petit groupe se
réunissait une fois par mois alternativement au
domicile des membres pour la célébration de
l’Eucharistie et le repas en commun. De nouveaux
membres s’étant intégrés à la communauté – pour
notre plus grande joie – la table familiale ne
suffisant plus, il a été décidé de chercher un lieu
de culte que les églises protestantes d'Alsace et de
Lorraine ont aimablement mis à notre disposition à
Strasbourg.
A la Pentecôte 1994,
la communauté a célébré pour la première fois
l’Eucharistie dans l’église du Port du Rhin, située
à la frontière franco-allemande à proximité du Pont
de l’Europe. Pendant les 10 ans pendant lesquels
nous avons célébré la messe dans cette église, des paroissiens d’Offenbourg
ont participé régulièrement aux offices de la
communauté qui est devenue de ce fait une communauté
transfrontalière et bilingue.
Aujourd'hui, elle se
retrouve au domicile des membres pour ses
célébrations, retrouvant ainsi l'atmosphère
chaleureuse de ses débuts
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